Chasse Photographique "le Bouquetin"
Le bouquetin des Alpes est le "Seigneur de nos montagnes"
Animal trapu, campé sur des pattes robustes munies de sabots incroyablement adhérents à la roche.
Le mâle se reconnait par ses grandes cornes impressionnantes.
Elles peuvent atteindre 1 m de long.
Sa taille : 90 cms au garrot pour environ 100 kilos.
Début du printemps, les hardes de mâles descendent des cimes pour profiter de l'herbe nouvelle des prairies alpines.
Ils viennent alors en groupe se refaire une santé et reprendre des forces.
Chaque année, notre grand plaisir est d'aller à leur rencontre.
Mais ce printemps 2025 avec une météo toute chamboulée n'a pas été propice.
Pas moins de 5 virées en montagne (soit 5 jours) pour enfin avoir le bonheur de les voir.
Je sais que la photo animalière n'est pas la plus facile ..... disons qu'il faut avoir une bonne dose de persévérance !
Cette rencontre a pu se faire un 10 Mai avec un temps gris et frais.
A quel plaisir de les voir ! Ils sont enfin là ... les "AS" de la verticalité.
Tellement à leur aise dans les rochers.
Nous aussi avons fait une bonne grimpette ....
Pas craintifs.
Pour les approcher notre technique est d'abord de les contourner.
Aller tranquillement vers eux en faisant des temps d'arrêts.
Ainsi, en restant calme on peut les approcher jusqu'à une vingtaine de mètres.
En cas de dérangement ils vont émettre un sifflement nasal assez fort.
Les attitudes ou comportements ritualisés tels "les simulacres de combats" définissent les positions sociales des individus dans le groupe.
Ainsi on se prépare au Rut (début Décembre/fin Janvier)
La communication chez les bouquetins peut-être olfactive, visuelle ou sonore.
S'affronter au printemps ou en début d'été est une sorte de pré-sélection qui évite de gaspiller trop d'énergie en hiver.
Le bruit sourd des cornes qui s'entrechoquent !
Tout un spectacle ...
Le dysmorphisme sexuel est grand entre le mâle et la femelle.
Les deux photos suivantes sont prises en été.
Simplement pour montrer la différence.
Au début du printemps il est très rare de voir des femelles appelées "étagnes".
Elles vivent séparées des mâles.
70 cms au garrot pour 35 à 50 kilos.
Des petites cornes "de vrais poignards"
Fin Mai début Juin, elles s'isolent pour mettre bas.
Les cabris nouveaux-nés sont des proies faciles pour l'aigle Royal, le loup et le lynx.
Une fois les cabris un peu grandets, elles se regroupent en harde avec les autres mères.
Tous les cabris sont regroupés en nurserie.
Les mères sont accompagnées de leurs petits une année entière et se regroupent mêlant jeunes femelles, mères allaitantes et jeune mâle de moins d'un an.
C'est donc toujours en plein été que nous arrivons à les voir.
Les mâles eux évoluent au gros de l'été sur les falaises escarpées à l'étage nival (entre 2400 et 3300m)
Ces magnifiques cornes font la noblesse de cet animal.
Sur le devant se trouvent "des bosses" nommées "anneaux de parure".
Ces bosses ne permettent pas de connaitre son âge.
Il faut regarder les stries de naissance à son encolure.
Nous sommes partis aussi discrètement que nous sommes venus.
Les laissant à leurs repos, repas, combat ou méditation.
En redescendant derniers regards ....
Rencontre d'un jeune suivant un adulte.
(les jeunes mâles quittent la famille et la harde des femelles pour rejoindre celle des mâles adultes dans laquelle ils devront trouver leur place dans la hiérarchie)
Un temps suspendu porteur d'une immense plénitude en redescendant
.... tout comme ce bouquetin humant avec délice les senteurs d'un printemps tout neuf en montagne.
Haute Ubaye, le 10 Mai 2025.
(Retour sous la pluie et neige à 2200m)
"Photographier, c'est une attitude, une façon d'être, une manière de vivre."
(Henri Cartier Bresson)
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