Etagnes et cabris
Nous avons traversé la prairie alpine devant le massif de la Fréma pour nous rendre vers les Aiguilles de Pelens
Le plaisir d'une belle rencontre avec une harde d'étagnes et leurs petits.
L'étagne ; (femelle du Bouquetin) est souvent farouche et difficile à approcher.
Quelle chance de partager discrètement ce moment avec elles et leurs cabris âgés d'environ un mois. !
Après le rut de l'hiver, la mise-bas de l'étagne à lieu vers la mi-Juin après une gestation de 170 jours environ.
Un seul petit nait, rarement des jumeaux. Les cabris font leurs premiers pas pour ainsi dire à la naissance et continuent la migration avec leur mère seulement à une semaine.
Pour les jeunes jusqu'à 1 an, l'espérance de vie est faible surtout lors des hivers rigoureux.
Les femelles élèvent leurs petits ensemble.
La mise-bas se fait très haut dans des lieux pratiquement inaccessibles.
Le but premier est de protéger son cabri des prédateurs. (loups et aigles)
Beaucoup moins lourde que le Bouquetin. Elle porte des petites cornes presque droites, fines, très pointues et beaucoup plus dangereuses que le mâle.
Ce sont de vrais poignards !
Elles peuvent sauter plus de 6 mètres de longueur et galoper à plus de 70 km/h sur terrain plat.
Les cabris sont sevrés à partir de 3 mois.
La reconnaissance des sexes est impossible jusqu'à 5/6 mois et voire difficile jusqu'à 1 an.
Une jolie chevrée !
Les cabris adorent jouer, sauter et gambader.
Ces animaux mangent environ 20 kilos par jour mais boivent très peu.
Ils aiment les flaques et les petits ruisseaux calmes.
Ici, ils léchaient les roches poreuses qui suintaient.
Puis comme tous les ruminants, ils ont besoin de sel. Ils raffolent d'ailleurs du salpêtre.(sel de pierre ou nitrate de potassium)
Les femelles et les mâles se regroupent uniquement qu'au moment du rut (décembre/Janvier)
Les bouquetins, étagnes et cabris sont très agiles sur les rochers et dalles lisses grâce à des sabots antidérapants.
L'ongle du sabot est formé de corne très dure, tandis que le coussinet de la plante est à la fois amortisseur et antidérapant.
Des ergots saillants et "caoutchouteux" près des talons facilitent l'accroche à la descente.
Ils vont éviter les névés car lourds ils s'enfoncent trop dans la neige et les déplacements sont épuisants. Ils passent donc de falaises en rochers.
Contrairement aux chamois, ils n'aiment pas les forêts.
Ce sont des rupicoles qui aiment les murailles abruptes et les falaises à pics. En été ils recherchent encore plus les hauteurs.
En 2017 un bouquetin a pu être photographié à plus de 3700 mètres d'altitude dans la face Sud de la Meije.
Nous avons quitté les lieux, heureux. Ces rencontres fortuites sont de véritables cadeaux.
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Les premiers épilobes s'offraient à nous.
(Celles et ceux qui on un compte FB peuvent voir le diaporama)
Col de Champs. Juillet 2023
"Puisque la beauté est rencontre, toujours inattendue, toujours inespérée, seul le regard attentif peut lui conférer étonnement, émerveillement, émotion."
(François Cheng)